Retrouvailles
Longtemps, je me suis demandé si j'étais une femme de passion, de retrouvailles, de moments uniques où l'autre devient dans un espace temps déterminé : l'unique. Cela ne s'appliquait pas à l'amour, simplement, mais aussi à la famille, aux amis, à l'animal aimé. Cette question, longtemps, je me la suis posé pour en arriver à cette conclusion nécessaire. Oui, je suis un individu qui aime ces moments magiques où tout est ouvert. Lisant André Gorz "Lettre à D.", livre sublime sur l'amour éprouvé pour sa femme et qui commence par ces mots si simples :"Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses plus que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de mon corps contre le tien.", j'ai pensé que je n'éprouverais jamais cela, ce temps passé avec un seul être.
Est-ce une simple constation ou de la nostalgie ? Ni l'un, ni l'autre. Il n'y a pas, non plus de sentiment d'envie. J'aime le présent et les nouveautés qu'ils portent en lui. Retrouver c'est ouvrir l'espace et dans cet espace même, je suis fidèle à moi-même et aux autres.
Nécessairement.
J'ai pris conscience que ce que je ne savais pas vivre était le manque, l'absence de légèreté, la fluidité de la pensée. Tout devrait couler comme un fleuve qui dépasse un barage.
Aujourd'hui, fut une journée de retrouvailles, sur un forum où j'ai laissé des marques, face book me donne la possibilité de renouer avec des amis perdus de vue.
Toujours l'instantané de la toile où les écrits se lâchent, où l'on se découvre ou se redécouvre. Est-ce une grande chaîne de solidarité ou encore un leurre ?
Résolument optimiste, je choisis la première proposition et suis dans la farandole, dans le tourbillon de la vie ...